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Actualités à Hay Hassani

Les crèches de la métropole : quel mode d’emploi ?

Samedi 08 décembre 2012

Un bébé est décédé dans une crèche du quartier Hay Hassani.Plusieurs établissements exercent en toute illégalité.

Les crèches de la métropole : quel mode d’emploi ?

Un bébé de quatre mois est décédé récemment dans une crèche au niveau de Hay Hassani. Les causes du décès ne sont pas connues. La maman a déposé son bébé à la crèche à 8 h et à 11 h, elle a reçu un appel lui annonçant le décès du petit», affirme une amie de la famille. Des sources bien informées soulignent que la nurse a vu un changement anormal sur le visage du petit garçon avant qu'il ne rende l'âme. À la crèche, on a annoncé à la maman qu'il s'était étouffé, mais une enquête judiciaire est ouverte afin de déterminer les vraies causes de cette mort subite. D'autres personnes proches du dossier affirment également que la crèche en question exerce en noir. Malheureusement, les mamans qui n'ont pas d'autres solutions pour garder leurs enfants se voient obligées de les confier à des crèches parfois inexpérimentées dans ce domaine. «Pour confier son bébé à des personnes professionnelles, il faut payer des tarifs exorbitants et encore le service laisse parfois à désirer», nous confie une mère casablancaise, qui a vécu l'année dernière une mauvaise expérience avec une crèche située au quartier Palmiers : «Ma fille est rentrée un jour traumatisée de la crèche. Elle faisait des crises de pleurs dès qu'on la mettait sur la table à manger. Cet incident est survenu après qu'on ait fait des remarques à son éducatrice qui la laissait tout l'après-midi dans sa couche alors qu'on a opté pour cette crèche parce qu'elle avait une bonne réputation, même si l'on a payé les droits d'inscription fixés à 4 500 DH, en plus de 1 400 DH par mois pour quelques heures supplémentaires de garde. À noter que l'établissement n'a accepté ma fille qu'après l'intervention d'une personne qui connaissait la directrice». Après cet incident, la famille de la petite traumatisée a pensé à l'abus sexuel, mais en l'absence de soutien et d'expertise médicale, mais aussi faute de moyens financiers et de patience, elle n'a pas entamé de poursuite judiciaire. Les parents se sont contentés de retirer leur fille de l'école : «Cette expérience nous a écœurés et encore plus le comportement de la directrice qui a refusé catégoriquement d'imaginer tout scénario de punition ou de maltraitance dans son établissement. Pis, elle n'a jamais demandé des nouvelles de l'enfant». La maltraitance des tout-petits en crèche est souvent un sujet tabou pour diverses raisons. L'une d'elles est la crainte de représailles des éducateurs et éducatrices. «Non seulement on ne doit pas manifester notre mécontentement, mais on se trouve obligé d'offrir des cadeaux aux éducateurs pour éviter le pire», nous confie la maman de deux petits garçons âgés de 3 et 5 ans. Que ce soit dans les garderies de quartiers populaires ou à tarif cher, les cadeaux pour les éducatrices sont souvent monnaie courante. Pourtant, dans les quartiers huppés, les frais mensuels varient en moyenne entre 1 300 et 3 000 dirhams, en plus des frais de cantine, de garde au cours de la pause-déjeuner, les mercredis après-midi et pendant les vacances. Ce prix diffère aussi selon le système de l'école : français, américain ou canadien.

Dans les quartiers populaires, les mensualités sont de 100 à 200 DH. Mais, les crèches sont loin de répondre à tous les besoins pédagogiques des enfants. Ce sont en majorité des appartements ou des garages improvisés en classes ou en «espace de jeux» pour accueillir les petits de moins de 5 ans. «Les garderies dites populaires assurent la garde des enfants de 8 h 30 à 11 h 30 et de 14 h 30 à 17 h 30. Certaines d'entre elles élargissent leurs services de 6 h 30 à 19 h 30 pour les mamans qui travaillent loin», souligne une professionnelle du secteur. Dans ces établissements, le personnel ne suit pas forcément des formations diplômantes comme dans les garderies «huppées». «Ce sont en général des jeunes filles du quartier qui surveillent les bébés. Pour les enfants en âge d'apprentissage, on les confie à des licenciées qui les aident à mémoriser le Coran, les chiffres et lettres, les préparant ainsi à la rentrée au CP», nous explique le directeur d'une crèche à Aïn Chock.

La vigilance recommandée



Selon une responsable en petite enfance, les parents doivent être vigilants quant au choix des personnes qui se chargent de garder de leurs enfants. En outre, la garderie doit prendre en considération les besoins de chaque enfant. De fait, les parents devraient opter pour un espace près de la maison pour éviter les détours. Il faut aussi se renseigner sur la réputation du lieu de garde. En cherchant la bonne crèche, les parents peuvent établir un tableau comparatif des établissements qui les intéressent. Ils y incluront la qualité de l'école, l'expérience du cadre pédagogique, le fonctionnement du lieu de garde (horaires d'ouverture et de fermeture, nombre d'assistantes maternelles, nombre de chambres), l'existence ou non d'une aire de jeu à l'extérieur, les activités proposées le matin et l'après-midi, le mode de paiement et les tarifs… L'établissement choisi devrait aussi proposer des heures d'adaptation allant d'une demi-heure à trois heures étalées sur la semaine afin d'éviter un placement «brusque» de l'enfant. «Malgré ma vigilance, j'ai découvert par coïncidence que mon fils de 18 mois passait ses journées à regarder la télé à la crèche, nous confie une jeune maman. En racontant cette mauvaise expérience à d'autres mamans, j'ai entendu des histoires encore plus graves telles que les punitions corporelles et autres modes de répression».

Mise à niveau obligatoire



Selon Mouna Ghazlaoui, responsable des crèches et des affaires féminines à la délégation du ministère de la Jeunesse et des sports au niveau du Grand Casablanca, «La loi n° 40-04 portant statut des crèches privées a imposé de nouvelles normes sur les crèches. Ces établissements privés sont désormais soumis à un contrôle pédagogique, administratif et sanitaire exercé par le secrétariat d'État chargé de la Jeunesse». Le contrôle pédagogique a pour objet de veiller à l'application des programmes d'éducation et à la vérification de la bonne utilisation et de la bonne gestion des équipements éducatifs et du matériel pédagogique. «Avant de délivrer l'autorisation d'exploitation, on passe au crible les dossiers des fondateurs et du personnel des crèches. Ces derniers doivent avoir un parcours professionnel et personnel appropriés», explique-t-elle.

Par ailleurs, les membres de la commission de contrôle vérifient l'application des normes d'hygiène et de sécurité. Mouna Ghazlaoui assure que depuis huit ans, une nouvelle génération de crèches exemplaires estimées à plusieurs millions de dirhams s'installe à Casablanca.

Leurs fondateurs apportent leurs programmes et matériels de plusieurs pays d'Europe et d'Amérique. De même, le personnel bénéficie, en permanence, de formation continue à l'étranger. Le ministère de la Jeunesse a également lancé une opération de mise à niveau en faveur des anciennes crèches depuis la mise en vigueur de la loi n° 40-04. Ainsi, il exige en plus du système éducatif approprié, une salle de repos, un espace de jeux, un cabinet d'infirmerie, une salle de psychomotricité et surtout des mesures de sécurité et des sorties de secours.

En cas de maltraitance, Mouna Ghazouli souligne qu'il faut alerter le ministère de la Jeunesse ou l'une de ses délégations. Suite à la réclamation des parents, une commission se déplace à la crèche en question et mène son enquête. Néanmoins, ces nouvelles mesures ne sont pas encore généralisées et les garderies qui exercent en toute illégalité pullulent toujours dans les ruelles de la métropole.




Témoignage



«Les parents peuvent se positionner en tant qu'acteurs dans la vie sociale de l'enfant»



«En se constituant en association, les parents se positionnent en tant qu'acteurs dans la vie sociale de l'enfant qui est exclusivement scolaire dans un premier temps. Cela facilite les échanges avec les établissements qui ont un interlocuteur représentant tous les parents. C'est un gain en temps, en énergie et en influence. D'un autre côté c'est rassurant pour les parents qui ont conscience que l'établissement est un partenaire, qu'ils ont de l'influence et qu'ils participent au confort de tous les enfants. Si chacun met au service de l'association, de l'école et des enfants, son savoir-faire, c'est-à-dire si le nutritionniste vérifie le menu de la cantine, le paysagiste offre des plantes, l'informaticien construit le site de l'association, la maman au foyer organise des après-midis du mercredi en contes et lecture, le journaliste organise des rencontres avec des personnalités… bref, si l'on est unis, on peut être efficace et influent.»

Imane Hadouche, coach certifiée






Avis du spécialiste Bouchaïb Karroumi, pédopsychiatre



Le bébé et les parents doivent être préparés à la première séparation



Il est important de bien préparer l'enfant, quel que soit son âge, à cette première séparation avec ses parents, surtout sa maman, car il risque d'être bouleversé par cette étape. On doit aussi expliquer à l'enfant qu'il rencontrera d'autres personnes et jouera avec d'autres enfants à la crèche. En outre, il vaut mieux lui faire visiter l'établissement scolaire avant la rentrée effective. Cette démarche le rassure. Le bon déroulement de la première étape de scolarisation est bénéfique pour le développement psychologique de l'enfant. Même si on laisse le bébé avec une tierce personne à la maison on doit le préparer parce qu'il risque de réagir à une séparation précoce en perdant l'appétit ou en pleurant. Par ailleurs, plusieurs critères déterminent le choix de la bonne crèche. Le plus important est de s'assurer que la formation et la formation continue des encadrants ont une place primordiale dans l'établissement choisi. En outre, les châtiments corporels ne doivent pas y être tolérés.






Contrôle modernisé



-* Certaines crèches installent des caméras de surveillance dans les salles de change.

-* Ce concept rassure les parents.

-* Il peut permettre aux parents de surveiller leurs enfants en direct à partir d’ordinateur ou smart phone.

Source :

Nadia Ouiddar, Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/Garde-de-bebes-_Les-crechesAde-la-metropole--quel-mode-d-emploiA-/175183.html)

Nadia Ouiddar, Le Matin
Le Matin (anciennement nommé Le Matin du Sahara et du Maghreb) est un quotidien marocain publié en français, présentant des actualités nationales et internationales ainsi que des informations pratiques. C'est le journal officieux du palais royal marocain.

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