- Dans le cadre de leur projet d’insertion, un groupe de 7 jeunes français de 18 à 24 ans ont prêté main-forte à l’association «Al Karama» dédiée aux handicapés du Gharb. - Des opérations de peinture et de réfection ont ainsi été menées sur différents espaces du centre.

Réussir l'insertion sociale et professionnelle en consolidant les valeurs de solidarité et d'altérité est la mission à laquelle s'attèle l'Association Jeunesse des Hauts de Garonne (AJHAG). Récemment, elle a permis à un groupe de sept jeunes garçons et filles de 18 à 24 ans de mener une action de rafraîchissement sur différents espaces du centre «Al Karama» dédiés aux handicapés du Gharb. Accompagnés d'un encadrant, d'un vidéaste et d'une équipe d'éducateurs, des jeunes français, dont des Marocains installés en France, ont effectué des travaux de peinture dans le centre qui assure des services de rééducation, de kinésithérapie, d'orthopédie, de formation professionnelle et la fabrication de prothèses pour handicapés. Cette opération, comme cela a été souligné par Hakim Kebaili et Nassima Chaouchi, membres de la délégation, s'inscrit dans une démarche d'autoréalisation et de responsabilisation afin d'étendre le potentiel d'inclusion et d'insertion sociales des jeunes des quartiers populaires. Elle est définie conformément aux principes de l'éducation populaire et s'exerce principalement par la pratique du travail de rue qui donne un caractère spécifique et singulier à ce mode d'intervention appelé «Prévention spécialisée». Selon Mohamed Boulahoual, le projet de solidarité, qui a permis à sept jeunes de partir au Maroc (Kénitra) pour vivre une expérience unique tant par son contenu que par ses implications, s'inscrit dans cette démarche. Le séjour effectué à Kénitra par les jeunes et les éducateurs de l'AJHAG a été largement salué par les adhérents du centre «Al Karama» des handicapés du Gharb. Son président, Dr Toufik Lahlou, a même proposé la conclusion d'un partenariat avec cette association de la Gironde en vue d'inscrire ce genre d'actions dans la durée. D'ailleurs, un climat d'amitié et de convivialité s'est installé entre les jeunes des deux associations. Sami Louimi, jeune français d'origine marocaine vivant à Bordeaux, a trouvé les mots justes pour décrire cette expérience : «Je garde de ce séjour à Kénitra de très bons souvenirs. Il m'a permis de nouer de nouvelles relations d'amitié et d'envisager l'avenir avec un regard plein d'espoir.» Ce projet de solidarité a été organisé en collaboration avec la mission locale des Hauts de Garonne, l'Association développement et échanges culturels de Floirac en Gironde et le soutien financier du Conseil régional d'Aquitaine dans le cadre du programme «Humaquitaine» et du Conseil général (Fonds d'aide aux jeunes : FAJ collectif). L'apport individuel de Lahcen Ennadi, retraité bénévole, a permis d'établir le contact entre l'AJHAG et l'Association «Al Karama». Sur chacune de ces communes retenues, les interventions sont menées par des équipes de six travailleurs sociaux qui agissent sous l'autorité d'un chef de service. Le décryptage et l'analyse des enjeux et des pratiques professionnelles sont assurés par une sociologue et une psychologue. Le budget annuel accordé par le Conseil général de la Gironde pour mener à bien cette mission s'élève à 1,6 million d'euros.

L’association Al Karama des handicapés du Gharb a été créée en 1995. Elle œuvre pour l’intégration sociale et l’amélioration des conditions de vie des handicapés, notamment les enfants de la région du Gharb-Chrarda-Beni Hssen. L’association assure à ses adhérents des services dans les domaines culturel, social et sportif. Elle organise des formations adaptées (céramique, couture, tricot, coiffure, etc.), collecte et distribue de manière régulière des fauteuils roulants, des béquilles et d’autres matériels pour handicapés démunis. Elle gère un centre de rééducation et de réadaptation créé dans le cadre de l’INDH. Ce centre pilote au niveau régional est destiné à toute personne démunie, adulte ou enfant, souffrant de limitation fonctionnelle.

Source : Driss Lyakoubi, Le Matin