Connectez-vous via votre réseau social préféré en cliquant sur l'un des boutons ci-dessous.
 

Se connecter avec Facebook

Se connecter avec Google

Connectez-vous grâce à votre adresse mail et votre mot de passe.
Connectez-vous via votre réseau social préféré en cliquant sur l'un des boutons ci-dessous.
 

Se connecter avec Facebook

Se connecter avec Google

Vous n'êtes pas inscrit ? Inscrivez-vous

Actualités à Rabat

La galère dans les bidonvilles de Rabat

Lundi 03 décembre 2012

Dès que les premières pluies tombent, les habitants sont hantés par le risque d’envol des toits de leurs baraques.

La galère dans les bidonvilles de Rabat

Dès qu'on met les pieds dans cet endroit, on a l'impression de pénétrer un autre monde… Un monde de misère où le temps ne compte plus pour des gens désespérés de la vie. Dans les bidonvilles, tout est vécu différemment, même le changement de climat. Il suffit d'une petite averse ou d'un coup de vent pour que la terre se transforme en sable mouvant et que les maisons perdent leurs toits. Car ici tout est démontable. Tout est défaillant y compris l'être humain… Aujourd'hui, les habitants du bidonville «Al Garâa» ont du pain sur la planche, car la petite tempête et les averses de samedi dernier n'ont épargné aucune maison. Même les plus solides des demeures n'ont pas résisté à ce climat d'hiver. Normal ! Puisque la majorité de ces baraques sont construites à base de bois et de zinc. Dès la première heure du matin, les femmes se sont activées donc à dégager l'eau des égouts bouchés. Munies de leurs balais, elles essayent en vain de chasser l'eau sale. Les hommes quant à eux, ont une autre mission : réparer les dégâts causés par la pluie. «J'ai l'impression que nous habitons dans une maison démontable comme les jeux pour enfants. Il suffit que le vent souffle pour que notre toit s'envole», commente Ibrahim avec un sourire mélancolique. Un sourire qui cache derrière lui un goût amer de désespoir et de tristesse. En effet, cette famille a dû passer le reste de la nuit entre samedi et dimanche à même le ciel. «Nous n'avons pas pu dormir à cause des pleurs de mes deux enfants effrayés par le retentissement de la pluie sur le toit. Mais ce n'est pas tout. Dès trois heures du matin, nous avons été obligés de nous mettre debout pour déplacer les meubles qu'on pouvait sauver et les couvrir avec des sacs de plastique pour éviter qu'ils ne soient pas trompés, car nous avons perdu notre toit d'un seul coup de vent. Toute la famille s'est couverte avec des sachets en plastique le reste de la nuit. Aujourd'hui, mes deux enfants souffrent de la grippe et tout ce que nous possédons est endommagé par l'eau», ajoute Ibrahim sur un ton triste. Pourtant l'heure n'est pas à la déprime. Car ce n'est pas le moment de baisser les bras, il faudra agir et au plus vite avant que les murs, seule chose restante de cette maison de «mirage», ne tombent. Dès la première heure du matin, Ibrahim est parti acheter un nouveau «toit» de zinc qu'il s'est pressé de placer avec l'aide de ses voisins. Au bidonville, la misère pousse les gens à se serrer les coudes. À quelques mètres de cette baraque tombée presque en ruine, la famille Chtioui répare les dégâts. «Pour une fois ce n'est pas grave. À part l'eau qui a pénétré la maison et la parabole qui s'est envolée, nous n'avons pas perdu grand-chose», affirme Fatima. Ici le terme «grand-chose» a plusieurs significations, car il peut désigner les meubles endommagés par l'eau des égouts, le toit et des fois même le taudis. D'ailleurs, ce qui hante les gens le plus dans ces bidonvilles c'est de mourir sous les ruines de leur propre maison. Cela explique le besoin que ressentent les gens de vouloir réparer tout de suite les dommages provoqués par le mauvais temps. Ce besoin a créé un commerce spécial. Il s'agit de la vente du zinc. Comme on dit le malheur des uns fait le bonheur des autres !




Plus que des dégâts matériels



Des fois, les dégâts que peut causer une nuit pluvieuse dépassent les dommages matériaux. C’est le cas pour la famille Sibari qui vient à peine de rentrer de la maternité où était hospitalisé leur bébé. «Ma fille Malake est âgée de neuf mois seulement. Elle n’a pas pu supporter le froid. Elle a eu une grippe très sévère, mais je ne savais pas que son état allait s’aggraver et qu’elle allait tomber en comas pendant sept jours», explique la mère Hanane en pleurant. Elle ajoute avec naïveté : «Nous n’avons pas les moyens de la soigner, est-ce que vous savez qui pourra nous aider ?»

Source :

Yousra Amrani, Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/Habitat-insalubre_La-galere-dans-les-bidonvilles-de-Rabat/174935.html)

Yousra Amrani, Le Matin
Le Matin (anciennement nommé Le Matin du Sahara et du Maghreb) est un quotidien marocain publié en français, présentant des actualités nationales et internationales ainsi que des informations pratiques. C'est le journal officieux du palais royal marocain.

Articles similaires/liés