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Actualités à Rabat

Décès du journaliste Said Fatmi: mort d’un meneur solitaire

Jeudi 31 mai 2012

Said Fatmi est mort. L’ancien journaliste d’Al Bayane et de l’Opinion s’est éteint vendredi dernier dans un hôpital de Rabat. Une mort solitaire, comme il arrive souvent aux journalistes d’en avoir. Une mort qui pose questions aussi. Du genre : qu’est ce qui fait que les gens de presse, eux qui ont toujours été en plein dans l’événement, meurent dans la pénombre de l’oubli dans une indifférence générale ?

La revanche de l’insistant sur l’instant, sans doute. La plupart des grands noms qui avaient représenté l’existant au fil de leur plume ces trente dernières années, ont fini seuls sur la route de la vie dont le cortège va son train sans regard pour ceux qui en avaient été les accompagnateurs zélés. Abdellatif Bennis, Majid Smaili, Abdelhai Aboulkhatib, Boudali Stitou, Ahmed Aalam, Ali Bouhadar, Bouchaib Zaanouni…que de noms de servants de la machine à raconter le temps aujourd’hui disparus et oubliés. Qui donc a dit que l’écrit reste ? Celui-là ne savait certainement pas ce qu’il disait.

Said Fatmi est mort comme il avait choisi de vivre : en loup solitaire mal à l’aise en société et, qui ne se sent heureux qu’au spectacle de la vastitude de cet océan atlantique qui lui est familier et qui vit, respire et dont l’onde bat comme un cœur. Cet océan qui l’a vu grandir et, que lui a vu rétrécir à mesure que les immeubles de rapport supplantaient la maison basse de ses parents au quartier Akkari. Alors devant cet obstacle aux rêveries d’un meneur foncièrement solitaire – il a été un membre influent de la jeunesse étudiante-, Said est parti du côté d’El Harhoura où la mer côtoie encore les hommes. Il était comme cela Said : qu’une chose vienne à lui déplaire et le voilà qui s’en va. Il l’avait fait une première fois en quittant la Russie où il était étudiant, pour se présenter aux portes de l’Institut de journalisme de Rabat en pleine année scolaire. Sa vie durant il restera muet sur cet épisode de son cursus. Peut être que lui qui a toujours su voir loin, avait-t-il déjà entraperçu ce que seule la chute du mur de Berlin a révélé à tous.

Said Fatmi a décédé comme meurent les gens qui sont convaincus que les mots ne suffisent pas à dire le monde et, à fortiori, à le refaire. Il nous a quittés comme à son habitude : en partant au moment où on s’y attendait le moins. Ceux qui l’ont connu savent que quelque chose lui a déplu. Les rares amis qui se sont donné la peine de l’accompagner à sa dernière demeure ont apporté la preuve que Said a toujours vu juste. La mer ne côtoie plus les hommes et ces derniers n’ont plus de cœur.

Source :

Ahmad Al Ahmadi, Menara.ma (http://www.menara.ma/fr/Actualites/Maroc/Societe/art_1753_Deces_du_journaliste_Said_Fatmi_mort_d_un_meneur_solitaire.html)

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