Au dixième jour de la grève observée par les employés de la société Tecmed, délégataire en charge de la collecte et du traitement des déchets ménagers, transformant la cité de la Colombe blanche en une décharge publique à ciel ouvert, le dialogue de sourds entre cette entreprise et la Commune urbaine prend en otage toute une population qui ne sait plus où donner de la tête.
Tout en appelant au dialogue et à la concertation, Tecmed affirme ne pas contester la décision de la commune urbaine de Tétouan de résilier le contrat qui la lie à elle, mettant néanmoins en relief "son caractère inadapté".
Les édiles de la ville blanche ont justifié leur décision de résilier ce contrat par l'incapacité de ladite société de régler ses problèmes avec ses employés qui observent depuis un certain temps des grèves répétitives sans voir leurs doléances prises en considération ou suivies d'effet.
Selon Tecmed, l'unique solution jugée adéquate en pareille situation est l'application de la mise en régie provisoire pour une durée d'un mois et ce, depuis le 20 décembre 2011, mesure prévue dans le cahier des charges et qui "reste un droit exclusif à l'autorité délégante et n'engage pas automatiquement une résiliation du contrat".
Dans son communiqué, Tecmed lance également un appel à la commune afin de régulariser ses arriérés, estimés à 23 millions de DH, alors que la commune assure avoir honoré tous ses engagements envers la société, reprochant à cette dernière de ne pas satisfaire les revendications d'ordre salarial de ses employés en dépit du nouveau cahier des charges adopté par le conseil de la commune lors de sa session d'octobre et qui, selon le maire de la ville, prend en considération et en priorité le volet social.
Dans son communiqué publié jeudi, la commune avait, dans ce sens, annoncé qu'elle allait procéder à la collecte des ordures, par ses propres moyens, et à prendre contact avec un des entrepreneurs locaux, tout en lançant, de nouveau, un appel d'offres pour le cahier des charges tel qu'adopté par le conseil de la commune lors de sa session ordinaire d'octobre.
Il convient de rappeler que le maire de la ville avait affirmé en octobre dernier que le montant déboursé annuellement à la collecte des ordures et au nettoiement des espaces et artères publics s'élève à 41.135,272 DH, ce qui constitue un lourd fardeau pour le budget de la ville.