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Actualités à Fès-Médina

«L'Ader Fès est devenu un modèle et une référence pour les autres villes du Royaume»

Mardi 24 juin 2014

«L'Ader Fès est devenu un modèle et une référence pour les autres villes du Royaume»

Le Matin : Quel bilan faites-vous aujourd'hui des 25 ans de la création de l'Ader Fès ?

Fouad Serrhini : J'ai eu personnellement le plaisir d'intégrer la délégation à la sauvegarde de la ville de Fès en tant qu'étudiant stagiaire en architecture, d'assister par la suite à la création de l'Ader en tant que stagiaire également en 1989 et de l'intégrer une fois mes études achevées en 1990. L'Ader a commencé réellement ses activités en janvier 1991 et elle a évolué durant 25 ans avec ses difficultés, ses contraintes, mais aussi ses acquis et sa contribution importante dans la sauvegarde de la médina de Fès. Je tiens à préciser que l'Ader a été une aventure institutionnelle. L'État marocain n'avait jamais créé une structure pareille et les initiateurs étaient courageux et audacieux, car ils n'avaient pas de véritable visibilité, notamment par rapport à son évolution et à son financement. L'Ader a été créée sous la forme juridique d'une société anonyme (SA) avec des missions qui sont la construction de cités destinées principalement à abriter une partie de la population et des activités de la médina, l'acquisition de terrains et d'immeubles pour lotissement, aménagement et réhabilitation, l'édification ou la rénovation des constructions destinées au relogement des habitants. Mais dès le début, la structure s'est retrouvée avec des problèmes à caractère social et face à plusieurs difficultés financières, puisqu'elle ne disposait pas de fonds suffisants.

Ceci étant, malgré les différentes contraintes d'ordre technique, juridique, socioéconomique et financières qui ont pesé sur la préservation de la médina de Fès, l'Ader est arrivée à piloter plusieurs projets grâce à la persévérance de ses ingénieurs, architectes et techniciens et à l'appui de son conseil d'administration et de la société civile qui ont permis de la maintenir en vie.L'Ader a été critiquée pour sa gestion du chantier de restauration de la médina ?

Je tiens à préciser que nous intervenons sur un tissu ancien et vivant. Outre le manque de moyens financiers, il y a beaucoup de problèmes que nous rencontrons et qui sont d'ordre juridique, technique et social. À cela s'ajoute la pression démographique très forte qui complique les différentes stratégies et retarde les projets visant à réhabiliter et à sauvegarder la médina. Aujourd'hui, après plusieurs années d'existence, l'Ader est devenue une structure très intégrée dans le tissu institutionnel et social de la ville de Fès. Et c'est grâce aux différents programmes lancés et financés aussi bien par le gouvernement, le ministère des Habous, celui de l'Habitat ou dans le cadre de la coopération étrangère, que l'Ader Fès a pu aujourd'hui développer une importante expertise en matière d'intervention sur le tissu ancien et méthodologie de travail.Quels sont les programmes menés dans le cadre de la coopération étrangère qui ont apporté le plus de valeur ajoutée à l'Ader Fès ?

L'Ader a piloté plusieurs programmes inscrits dans le cadre de la coopération étrangère avec, notamment, la banque mondiale et le Millennium Challenge Account. Et à travers chaque programme, nous avons acquis une certaine expertise et développé de nouvelles méthodes et approches pour intervenir sur un tissu ancien et vivant de 12 siècles. Je rappelle que concernant ce dernier programme inscrit dans le cadre du Millennium Challenge Compact le 31 août 2007, signé entre le gouvernement du Royaume du Maroc et les États-Unis d'Amérique, agissant à travers la Millennium Challenge Corporation (MCC), l'Ader Fès agit en tant qu'entité d'exécution et maître d´ouvrage délégué du projet Artisanat Fès Médina. Et c'est ainsi que nous avons piloté le lancement de différents projets inscrits dans le cadre de ce programme comme le projet d'aménagement de la place historique de Lalla Ydouna. À l'occasion du 25e anniversaire de l'Ader Fès, nous avons mis un bilan chiffré à la disposition aussi bien de nos partenaires que de la presse.Y a-t-il en perspective un nouveau programme dans le cadre du MCC ?

Il y a un nouveau compact en préparation, mais nous n'avons pas au niveau de l'Ader Fès des informations précises sur un éventuel programme. Nous espérons avoir des financements pour la médina de Fès dans le cadre d'autres programmes que le MCC. L'ambassadeur des États Unis en visite la semaine dernière à Fès a pu s'enquérir de l'état d'avancement des projets lancés dans le cadre du MCC et nous espérons que cela ouvre la voie à d'autres collaborations.Et qu'en est-il de la coopération européenne ?

La coopération européenne reste un peu limitée dans les programmes MED qui sont des financements dédiés aux études et à des expertises.Aujourd'hui, l'Ader Fès pilote deux grands programmes lancés sous l'égide de Sa Majesté le Roi. Ces programmes sont-ils sur les rails ?

Je pense qu'avec toutes les difficultés que nous avons vécues, l'agence vit aujourd'hui un grand tournant avec les deux grands programmes lancés l'année dernière par le Souverain. D'un investissement de plus de 615 MDH, le programme quinquennal de restauration 2013-2017 devrait concerner près de 4.000 bâtisses menaçant ruine, ainsi que 27 monuments et sites historiques de la médina de Fès. Le programme de restauration devrait aussi couvrir des tanneries, des ponts et des médersas édifiées par la dynastie des Mérinides entre les 13e et 14e siècles. J'ai eu l'honneur d'accompagner Sa Majesté le Roi dans sa tournée dans la médina de Fès et constater son intérêt pour cette ville et sa population, et c'est un intérêt qui s'est matérialisé par la signature de ces deux grands programmes et qui investit l'Ader d'une grande responsabilité. Une mission que nous menons avec l'appui de nos partenaires locaux. Il ne se passe pas d'ailleurs une semaine sans que le wali ne tienne une réunion pour s'enquérir des avancées réalisées. Aujourd'hui, nous avons lancé 10 chantiers de restauration parmi les 27 prévus et je pense que nous sommes sur la bonne voie. Je tiens à préciser que l'Ader Fès est devenu un modèle et une référence pour les autres villes du Royaume qui voudraient s'inspirer de son expertise pointue dans les métiers de réhabilitation développée pendant les 25 années. Une expertise qui tient compte des aspects historique, technique et aussi humain, sachant qu'il y a toujours des efforts à faire pour améliorer davantage notre approche. Nous venons d'ailleurs de recevoir les représentants de 9 villes marocaines pendant trois jours dans le cadre de la coopération allemande et avec le soutien du ministère de l'Intérieur et la Direction générale des collectivités locales. Nous avons reçu des responsables de Rabat qui sont en train de faire un montage institutionnel d'une structure similaire à l'Ader Fès.Et qu'en est-il du projet de transformation de l'Ader en un établissement public, voire une agence nationale ?

Il y a une réflexion pour rendre ces 25 années de l'Ader Fès utiles pour permettre aux autres villes historiques du Maroc de ne pas faire le même trajet, commettre les mêmes erreurs et rencontrer les mêmes problèmes et de capitaliser sur son expérience, notamment au niveau technique, des interventions, des alternatives techniques et des matériaux utilisés, ainsi qu'au niveau social, car nous avons développé une ingénierie sociale au fil des ans. Il y a une réflexion sérieuse pour la transformation de l'Ader en un établissement public et il y a un projet, au niveau national, de la transformer en une agence nationale, mais ce projet n'est pas encore finalisé et validé.

Source :

Propos Recueillis Par Rachida Bami , Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/2014/entretien-avec-fouad-serrhini-directeur-general-de-l-ader-fes_-l-ader-fes-est-devenu-un-modele-et-une--reference-pour-les-autres-villes-du-royaume-/204732.html)

Le Matin
Le Matin (anciennement nommé Le Matin du Sahara et du Maghreb) est un quotidien marocain publié en français, présentant des actualités nationales et internationales ainsi que des informations pratiques. C'est le journal officieux du palais royal marocain.

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