La rencontre à laquelle ont pris part des historiens, des hommes de lettres, des intellectuels, des artistes peintres, d’anciens combattants et des acteurs de la société civile a été l’occasion pour les participants de mettre l’accent sur le rôle des arts plastiques dans la préservation de la mémoire collective nationale. Après avoir salué cette initiative qualifiée d’originale, Mustapha El Ktiri, haut-commissaire aux anciens combattants et anciens membres de l'Armée de libération, a souligné que la sauvegarde de la mémoire nationale constituait une responsabilité historique et un devoir patriotique. Il a en outre défini la mémoire nationale comme étant l’ensemble du patrimoine oral, écrit, mais aussi visuel retraçant l’épopée des héros du mouvement national dans la noble mission de mobilisation du peuple marocain pour le recouvrement de l’indépendance et l’affranchissement du joug du protectorat.

«Conscient de l’importance de la sauvegarde de la mémoire nationale, le haut-commissariat a consenti d’énormes efforts pour la sauvegarde de cette mémoire collective. Et ce, à travers l’encouragement de la recherche sur l’histoire de la Résistance au Maroc, la publication d’études, l’organisation de conférences et de colloques dans plusieurs régions du Maroc, ainsi que la conclusion d’accords avec des pays étrangers pour la restitution d’archives historiques», a indiqué Mustapha El Ktiri. En guise de conclusion, il a assuré l’entière disposition de son département à mettre à la disposition des chercheurs et des artistes les documents historiques pour approfondir leurs recherches et enrichir leur inspiration.

Mustapha Mchiche Al Alami, président de la Fondation Sidi Mchiche El Alami, a, de prime abord, mis en lumière les différentes étapes qui ont accompagné la réalisation des tableaux exposés à cette occasion. Il a indiqué, à cet égard, que pour illustrer une bataille ou un événement historique, il a fallu effectuer des voyages, mener des recherches et plonger dans les livres d’histoire en vue d’offrir de la matière aux artistes peintres pour la réalisation de leurs œuvres.

Un travail de longue haleine, a-t-il ajouté, qui a été couronné de succès. Il a rendu à cet égard un hommage aux plasticiens qui ont réalisé des fresques qui vont passer à la postérité. Le président de la Fondation n’a pas manqué de lancer un appel aux présidents de communes, aux responsables d’administrations publiques et du privé pour encourager les artistes-peintres à réaliser des tableaux commémorant des événements glorieux de notre histoire.

Ce colloque scientifique a également offert l’opportunité à l’assistance de découvrir avec émerveillement le beau travail accompli par les artistes peintres Ahmed Ben Yessef, Milly Corica, Leonardo Caposioena de nationalité italienne et Mehdi Ichar.

Des tableaux qui ont illustré la guerre du Rif, la bataille de Tétouan et l’épopée de Tarik Ibn Ziyad à la tête de 7.000 guerriers berbères qui vainquit les troupes du roi Wisigoth Rodéric. À noter que la Fondation Sidi Mchiche Al Alami avait déjà réalisé au mois d’avril dernier une exposition artistique relatant des faits historiques de la capitale du Gharb durant la première moitié du vingtième siècle.

Le Dr Mustapha Mchiche Alami est né en 1932 à Kénitra. Il est titulaire d'un doctorat en sciences économiques de l'Université de Georgetown de Washington en 1963 et d'ingénieur agronome de l'École supérieure des ingénieurs et techniciens de l'Agriculture de Paris. Le président de la Fondation Sidi Mchiche El Alami a également été membre de plusieurs associations nationales et internationales, notamment l'Association des économistes marocains, la jeune chambre économique internationale et l'Association française des scientifiques et ingénieurs. Aux niveaux local et régional, il a été élu membre du conseil de la commune urbaine de la ville de Kénitra en 1992, du conseil de la région du Gharb-Chrarda-Bni Hssen en 2003 et parlementaire de 2002 à 2007. En plus de ses multiples actions dans le domaine du mécénat,

Dr Mustapha Mchiche Alami a publié plusieurs ouvrages et études dans le domaine économique et de la régionalisation.

Il a toujours défendu la régionalisation en tant que modèle de développement durable. Il a notamment publié, à ce sujet, en 1996, un ouvrage intitulé «Région+démocratie = développement».

Driss Lyakoubi, Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/2014/kenitra_les-arts-plastiques-au-service--des-causes-nationales/209150.html)