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Actualités à El-Jadida

Il faut sauver l’âme de «Mazagan» !

Mardi 06 mars 2012

La cité que les Portugais appelaient naguère «Mazagan» subit d’année en année une dégradation dangereuse, presque à vue d’œil. Un patrimoine historique national et international en péril.

Il faut sauver l’âme de «Mazagan» !

Partout où l’on passe à El-Jadida, on découvre les traces d’une histoire riche et variée au gré de sa promenade : remparts de l’ancienne cité portugaise, citerne militaire, phare de Sidi Bouafi, théâtre municipal, immeuble Cohen… Malheureusement, celle qu’on appelait «Mazagan» (Mazagaô en langue portugaise), bijou architectural et symbole de tolérance et de cohabitation des trois religions monothéistes en terre d’Islam, est aujourd’hui presque laissée à l’abandon.

«Mazagan», avec ses remparts monumentaux, sa citerne splendide, son tracé urbain du 16e siècle et son rôle dans la promotion interculturelle, est certes, une destination touristique, mais aussi une mémoire vivante qui nous rappelle quelques pages dans l’Histoire de l’humanité dans cette région du Maghreb et d’Afrique. Voilà pourquoi nos ancêtres ont toujours tenu à préserver l’âme et le cachet de ces lieux, dans le souci de perpétuer l’Histoire et de la transmettre au fil des générations, car ils estimaient que cette cité et ce qu’elle symbolisait incarnaient davantage la gloire du Maroc que la puissance du Portugal.

Mais l’état de délabrement qui menace aujourd’hui El-Jadida fait peser sur le site historique une menace de dégradation d’autant plus dangereuse qu’elle est progressive. En effet, le visiteur, qu’il soit marocain ou étranger, se sent vite au fil de ses balades révolté par l’état délabré des différents édifices de la cité. Faut-il attendre que l’on vienne un jour, de l’étranger, nous «prescrire» la bonne recette pour restaurer et préserver ce merveilleux patrimoine ? Nous avons au Maroc certainement les bonnes volontés et les moyens qu’il faut pour cela. Malheureusement, la seule chose qu’on a réalisée dans l’ancienne cité, ce sont des pissotières publiques et une plaque commémorative rappelant la date (30 juin 2004) de classement par l’UNESCO de la ville comme Patrimoine universel de l’humanité…

À l’intérieur de la vieille citerne, qui est un des hauts lieux touristiques à El-Jadida, les espaces intérieurs et les voûtes présentent déjà des dégâts dus aux attaques de champignons et de moisissures, depuis plusieurs années. Ils sont la conséquence des infiltrations d’eaux de pluie, au fil du temps. Pis encore, les murs de la citerne et des autres salles adjacentes, ainsi qu’une partie des voûtes, sont gravement entamés par l’humidité et marqués par de multiples crevasses. La toiture aussi est en très mauvais état. Toutes ces dégradations rendent des travaux de réparation non seulement indispensables, mais urgents.

«Mazagan», musée d’une splendeur architecturale à son apogée lors de la période de la Renaissance, est donc actuellement en danger. Son état urbanistique se dégrade de jour en jour, en dépit d’une politique de replâtrage à laquelle on a souvent recours, mais qui n’a donné aucun résultat pérenne. Les élus et les pouvoirs publics à El-Jadida ont une grande responsabilité dans la sauvegarde de ce Patrimoine national et international. Les citoyens jaloux de leur cité et les associations qui s’activent pour sa sauvegarde n’ont eu de cesse de multiplier les messages et les signaux d’alarme, mais sans vraiment de résultats probants. Il s’agit aujourd’hui de réussir vite la mise en place d’une stratégie de restauration et de réhabilitation.

Le Pr Alexandre Alves Costa, chercheur à la Faculté d’architecture de l’Université de Porto (Portugal) a écrit un jour ceci : «il est souhaitable de rendre la dignité à certains édifices et à la cité elle-même en vue de la reconnaissance de sa valeur interculturelle. Il est indispensable de combattre le risque de destruction et de dégradation, de plus en plus fort et presque irréversible». Des experts internationaux s’émeuvent du sort de l’ancienne «Mazagan». Le moins que l’on puisse faire à notre niveau, c’est de bouger un peu plus activement.

Entre histoire et vocation touristique



La cité portugaise a pris plus d’un nom. Elle s’appelait «Portus Rusibis», «Mazighane», «Borj Cheikh», «Mazagaô», «El Mahdouma», «El Medina», «Mazagan» et enfin «El-Jadida», nom donné à la ville par le sultan Sidi Abderrahmane et qu’elle a gardé à ce jour. La ville a été classée Patrimoine universel de l’humanité par l’UNESCO, le 30 juin 2004. Elle constitue, avec Azemmour, la principale attraction touristique dans la région des Doukkala. La cité est célèbre autant par son cachet historique que par son magnifique littoral qui lui vaut le surnom de «la Deauville marocaine». Le Salon du cheval, organisé depuis quelques années à El-Jadida, a redonné une animation saisonnière à la ville, mais il y a actuellement un réel besoin en termes de promotion touristique globale pour lui redonner son cachet et son éclat d’antan.

Source :

Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/El-Jadida_Il-faut-sauver-l-ame-de-Mazagan-/163445.html)

Le Matin
Le Matin (anciennement nommé Le Matin du Sahara et du Maghreb) est un quotidien marocain publié en français, présentant des actualités nationales et internationales ainsi que des informations pratiques. C'est le journal officieux du palais royal marocain.

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