La cité balnéaire, aux multiples vocations, est très prisée par les estivants de tous horizons, particulièrement les Casablancais qui affluent par milliers aux plages de Mohammedia qui s'étendent sur plus de 13 km. Cependant, en dehors de la saison estivale, l'animation fait défaut le reste de l'année et ne fait point l'unanimité auprès des visiteurs sur ses véritables potentialités. D'où la nécessité d'une politique réelle pour la relance de la Cité des fleurs dans tous les domaines, en favorisant les loisirs pour une meilleure attractivité. Pour ce faire, il faut impliquer l'ensemble des potentialités de la ville (autorités, élus, société civile, secteur privé, etc.), dans la concrétisation d'une stratégie efficace à même de développer l'intérêt de la destination Mohammedia.La solution passe indéniablement par une politique réfléchie de promotion d'événements nouveaux et durables susceptibles de hisser la cité balnéaire au rang des grandes destinations touristiques. Les gens qui connaissent Mohammedia se rappellent avec beaucoup de nostalgie la belle époque des événements récurrents qui avaient conféré à la ville un attrait particulier.Il semblerait que les leçons du passé aient été retenues puisque des efforts ont été consentis pour animer davantage la cité balnéaire. De nombreux événements ont été programmés : un festival aux multiples facettes, un salon de l'artisanat, une exposition de plantes et de fleurs, des fresques murales, de la fantasia, des manifestations sportives, des expositions des produits du terroir, etc. Ces événements ont eu un impact positif, car contrairement à ce que l'on pourrait penser, les festivals sont une plateforme de réflexion, de paix et d'échange. «La ville de Mohammedia ne doit pas brader ses richesses patrimoniales, ni tourner le dos à l'art, la culture et l'animation, mais elle doit valoriser ses potentialités et réfléchir à un concept touristique lié aux changements actuels, à ses besoins réels et aux spécifiés de sa région», estime cet acteur associatif. L'animation se répercute positivement sur le développement touristique de la ville. Les visiteurs ne sont pas uniquement attirés par la mer et le soleil, mais aussi par d'autres choses, comme l'histoire de la ville, le mode de vie de ses habitants et leur culture, entre autres. L'absence d'un musée, le problème du théâtre Abderrahim Bouabib qui n'a jamais été inauguré officiellement ainsi que la rareté des galeries d'expositions sont autant de questions sur lesquelles il faudra se pencher afin de sauver la destination Mohammedia. Les efforts doivent s'étendre à la création de nouvelles unités hôtelières, ainsi qu'à la rénovation des anciens établissements d'hébergement, sans oublier la réalisation de projets récréatifs et sportifs au niveau de la région de Mohammedia. La cité, avec ses plages, ses palmiers et sa verdure, dispose d'un énorme potentiel qui ne demande qu'à être exploité. Rompre avec la réputation de «ville industrielle»La cité des fleurs n'arrive pas à se défaire de son image de ville industrielle générant des pollutions diverses. En conséquence, le tourisme en pâtit énormément. Le cas le plus préoccupant est évidemment la déviation des courants d'eau après les travaux d'extension de la jetée du port. Résultat : un fort désensablement des plages Monica et Mannesmann, accompagné d'un ensablement de la plage du centre. Des solutions s'imposent à ce phénomène de dégradation. Pour repositionner Mohammedia dans le créneau touristique, il convient de songer également à la réhabilitation de la casbah, témoin d'une civilisation riche et ancestrale, l'ancienne médina et ses remparts, ainsi que son tissu architectural ancien. Ce patrimoine historique qui nécessite d'être sauvegardé est l'héritage du temps, il en est la mémoire vivante. La réhabilitation de tous les lieux chargés d'histoire redonnera à la ville tout son lustre pour attirerer davantage de touristes.

Abdelmajid Boustani, Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/2014/mohammedia_necessite-de-valoriser--les-potentialites-de-la-cite/207955.html)