De nombreux facteurs sont à l'origine de la problématique du transport urbain et du calvaire des usagers de plus en plus mécontents des prestations de ce secteur. L'anarchie, la mauvaise gestion de certaines lignes, notamment la 1 et la 900, accentuent les désagréments quotidiens des usagers qui, par nécessité, empruntent ce mode de transport. Si la qualité des services au niveau de certaines lignes est pointée du doigt, ce qui inquiète le plus c'est la faible fréquence de passage des bus et leur répartition inadéquate à travers le territoire de Mohammedia. Chose qui explique que le transport public reste en déphasage avec la dynamique que connaît la ville.Comment peut-on expliquer les éternels problèmes de mobilité urbaine et les conditions de transport dans certains bus ? La croissance de la demande en moyens de transport explique les problèmes qui entravent les déplacements urbains. En ce qui concerne les lignes 1 et 900, les désagréments des passagers sont de plus en plus fréquents. Actuellement, même lorsque les bus sont bondés, le personnel y travaillant continue d'embarquer des passagers, se souciant peu de leur confort et des risques que présente ce genre de comportement. Le trajet de la ligne n° 1, à titre d'exemple, laisse penser qu'il n'a été conçu que pour être rentable, sans aucun souci pour les incommodités qu'il génère : un trajet trop long traversant de nombreux points de la ville et entrecoupé de nombreux arrêts, une perte de temps considérable pour les usagers, des pannes répétitives des bus qui assure cette ligne, car leur état ne cesse de se dégrader sans aucune réaction des services concernés.Même son de cloche au niveau de la ligne n° 900 qui relie Mohammedia à Casablanca, dans les deux sens, via la route côtière. Surcharge, arrêts nombreux, absence de climatisation, état délabré de certains bus, comportements discourtois de certains contrôleurs, manque de respect à l'égard des personnes âgées ou des malades, des enfants ballottés dans tous les sens dans l'indifférence totale. «Nous nous sommes habitués à ces scènes quotidiennes devenues coutumières et qui, paradoxalement, ne dérangent plus. Le plus inquiétant reste le volet de la sécurité qui est négligé, le non-respect des dispositions du cahier des charges, etc. La politique des transports doit répondre aux besoins des habitants et doit être adaptée et réfléchie pour assurer une mobilité fluide et efficace, tout en garantissant la sécurité des usagers. En cas d'incendie ou d'accident de la circulation, les personnes en surcharge sont-elles couvertes par l'assurance ?» s'indigne cet habitué des transports par bus.

Créer les conditions d'une concurrence salutaireLe transport urbain est au centre de toutes les préoccupations. Une mère de famille déplore le laxisme des services concernés, le manque de sanctions et le monopole de la société délégataire. «Il est urgent de prendre les mesures nécessaires pour l'introduction d'autres sociétés de transport urbain pour l'exploitation des lignes névralgiques et la création de nouvelles dessertes dans le cadre de la gestion déléguée. En d'autres termes, il faut briser la situation de monopole qui caractérise ce secteur, de sorte à créer les conditions d'une concurrence salutaire pour les citoyens», indique-t-elle. Ainsi, en matière de politique de transport, beaucoup de travail reste à faire. Il faut à priori résoudre les problèmes liés à l'exploitation de certaines lignes et au non-respect des dispositions du cahier des charges. Les lignes non rentables, l'infrastructure routière, l'état de certains bus, la surcharge, entre autres, sont autant de problèmes auxquels il faudra remédier. Bref, la mise à niveau du transport urbain dépend d'un plan de mobilité mûrement réfléchi et conçu pour réduire le déficit que connaît ce secteur vital.

Abdelmajid Boustani, Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/2014/mobilite-urbaine_mohammedia-a-mal-de-son--transport-public/208164.html)