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Actualités à Marrakech

Fouad Laroui à l’IF de Marrakech

Samedi 25 mai 2013

Fouad Laroui à l’IF de Marrakech

L’Institut français de Marrakech a le mérite d’avoir été la première institution à inviter, le 14 mai 2013, Fouad Laroui et à permettre à ses adhérents de le rencontrer après l’obtention du Prix Goncourt de la nouvelle.

Avec son sourire habituel et le sens de l’humour dont il ne se départit jamais, Fouad Laroui a rencontré ses lecteurs à l’Institut français de Marrakech. Il a été présenté par le directeur Pierre Raynaud qui a essayé, tout au long de la rencontre, de le mettre à l’aise et de lui favoriser le climat nécessaire pour qu’il s’exprime sans entrave. Effectivement, Laroui n’a pas tardé à retracer son parcours professionnel à la marge duquel, se développait une carrière littéraire on ne peut plus intéressante. Sa formation d’ingénieur et par la suite son travail à l’université comme professeur d’économie ne l’ont pas empêché de consacrer ses week-ends à son premier amour, à passer tous ses moments de repos à lire et à écrire pour assurer sa présence sur la scène littéraire marocaine et internationale. Ses efforts ont été couronnés le mois dernier par le Prix Goncourt de la nouvelle, une des grandes consécrations littéraires en France. L’écrivain a déclaré qu’il ne s’attendait pas à ce prix, son engagement avec Julliard, la maison d’édition qu’il a qualifiée de «petite», même si elle publie de gros calibres comme Yasmina Khadra, n’était pas prometteuse. D’ailleurs, un journaliste d’une chaîne de télévision française lui avait suggéré de quitter cette maison d’édition s’il tenait à devenir plus célèbre. Pourtant, son sens de l’engagement et le comportement respectueux qu’on observe à son égard dans cette maison l’ont empêché de chercher ailleurs. Ce prix prouve une fois de plus que la bonne littérature, dans un pays démocratique, n’a pas toujours besoin d’être poussée pour qu’elle soit lancée, elle s’impose d’elle même s’il n’y a personne derrière.

A la question : «Comment avez-vous reçu la nouvelle du prix et qu’est-ce que cela change en vous?» Laroui a répondu que le fait d’être choisi par «les pères de la littérature» faisait énormément plaisir et que cela imposait un autre rythme de travail et un regard différent. L’écrivain a cité un nombre de romanciers qui, après avoir eu le Goncourt ou d’autres prix, se trouvaient sans inspiration, incapables de produire, leurs plumes refusant d’avancer sur le papier et leur imagination tombant dans une stérilité incurable. Ce problème ne se pose pas pour lui, il sait très bien que ceux qui savent qu’il est primé, surtout au Maroc où les lecteurs se comptent sur les bouts des doigts, ne sont pas nombreux, et donc, il ne faut pas se faire des illusions; il n’est pas une célébrité dans un autre domaine comme le football ou la chanson pour que cela l’empêche de vivre normalement et de continuer le chemin qu’il a emprunté depuis son jeune âge, et qu’il a poursuivi aux classes préparatoires et à l’école des ingénieurs où tous ses condisciples s’adonnent corps et âme aux mathématiques alors que lui, il se cache pour lire ou écrire ses premiers balbutiements. «Quand je passe par la place de Jamaâ El Fna et me rends compte que presque personne dans la foule ne me connaît, je me dis qu’avant tout, j’écris pour moi-même, pour exprimer un besoin impérieux et il n’y a aucune raison d’arrêter cet exercice».

Sofitel entre tristesse

et paradis

Fouad Laroui raconte l’histoire de la nouvelle «L’étrange affaire du pantalon de Dassoukine ». La chaîne hôtelière Sofitel invite certains écrivains à passer une semaine dans l’un de ses établissements à travers le monde et en contrepartie, le créateur s’engage à écrire une nouvelle dans laquelle il doit vanter les mérites de l’hôtel. Laroui accepte le contrat et passe une semaine à Bruxelles à profiter pleinement des vacances offertes. En retournant chez lui, il écrit l’histoire d’un ministre marocain qui, la veille de la négociation d’une affaire sérieuse qui concerne son pays, son pantalon a été volé dans un Sofitel. Fier d’avoir écrit un texte consistant et plein d’humour, Fouad Laroui présente son récit au responsable hôtelier qui l’informe, après la lecture, qu’il est vraiment déçu et que ce n’est pas le genre de texte qu’on attend d’un écrivain si talentueux. A l’hôtel Sofitel, on ne vole pas Monsieur! Pour honorer son engagement, Laroui écrit une deuxième nouvelle avec une tonalité sérieuse et grave. Le responsable se trouve à nouveau contraint de refuser le texte car elle dénote une profonde tristesse. A l’hôtel Sofitel, on n’est jamais triste monsieur, on oublie toutes ses inquiétudes. Enfin, l’écrivain comprend le genre de récit qu’on lui demande. Une nouvelle où Sofitel apparait comme le paradis sur terre, un hôtel qui sauve le monde… Ainsi l’écrivain se trouve après ce séjour avec trois nouvelles dont l’une remportera par la suite le fameux Goncourt. Quant au nom de Dassoukine, l’écrivain voulait rendre hommage à l’une des figures de l’humour au Maroc, une figure qui n’a pas profité pleinement de son talent ou qui n’a pas été estimée à sa juste valeur.

Source :

My S. Rabbaj, Libération (http://www.libe.ma/Fouad-Laroui-a-l-IF-de-Marrakech_a38487.html)

My S. Rabbaj, Libération
Libération est un quotidien d'informations marocain dont le siège est situé à Casablanca. Il est le quotidien en langue française de l'Union socialiste des forces populaires. Son homologue arabophone est Al Ittihad al Ichtiraki. http://www.libe.ma/pages/Nous-contacter_ap1147920.html

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