Pour sa 47e édition, le Festival national des arts populaires, qui se déroulera du 20 au 24 juin à Marrakech, promet traditions, modernité et diversité pour le plus grand plaisir des mélomanes.

À partir du 20 juin, la ville ocre dansera aux rythmes de la musique de ses ancêtres. Traditions, folklores, rythmes qui font la beauté diversifiée du Royaume, tous les projecteurs seront mis sur les arts populaires le temps de quatre jours et dans tous les sites importants de Marrakech. Au cours des années, et au travers des maintes métamorphoses et apparitions de nouveaux courants sur la scène artistique, ce festival s'inscrit de plus en plus comme le défenseur de la culture traditionnelle marocaine. Afin de contrer la marginalisation des arts populaires face aux nouvelles tendances artistiques, il offre un espace d'expression à toutes les troupes perpétuant la tradition des arts populaires dans le but de préserver ce précieux savoir. «Ce festival est un patrimoine ambulant», se plait à le surnommer son directeur, Mohammed Nait M'Bark. «Il est porteur de traditions que nous voulons transmettre à la nouvelle génération». Pour ce faire, un mélange «nouvelle scène» et «troupes anciennes» a travaillé ensemble en amont, pendant une dizaine de jours, pour proposer un mix générationnel au grand public. «Il ne s'agira pas de faire de la fusion, mais un réel travail des deux côtés pour proposer une version originale des morceaux connus», continue le directeur du festival. Ainsi, le festival propose un tableau générationnel entre par exemple des groupes comme Mazagan, H-Kayne ou encore DJ Van et des troupes de folklore. Pour renforcer cette volonté de partage, le festival ne s'arrêtera pas aux murs de Ksar El Badi. En effet, une parade d'ouverture donnera le ton au festival. La parade, moment incontournable de rencontre des arts avec la population de Marrakech, promet de faire voyager cette année sous le signe de «La Caravane». Fruit du travail des différentes résidences artistiques, les installations et créations de plus de 600 artistes défileront sur 3 km, de la place 16 Novembre à la place Jemaa El Fna. De plus, des espaces de démonstrations des métiers d'art fourniront au public l'occasion de revivre nos arts populaires. Des partenariats avec différents organismes ou associations permettront de présenter au public les métiers rares, les métiers de fabrication d'instruments musicaux (communs et en voie de disparition) et d'autres métiers d'art. Le public pourra non seulement observer les expositions des différents produits de nos artisans et artistes, mais sera aussi amené à interagir avec ces derniers lors de leurs démonstrations des différents processus de création. D'autre part, la nouveauté de cette année est le partenariat avec le ministère de l'Éducation nationale en vue de transmettre la culture et les traditions avec la participation de 500 écoliers. Des espaces d'ateliers d'éveil musical, culturel et artistique seront également mis en place. Axées sur la transmission et la sauvegarde de notre précieux patrimoine, ces activités auront lieu tous les jours au Village à partir de 17h. Le public pourra redécouvrir les gestes séculaires liés aux métiers, grâce à de divers ateliers de démonstration. Le collectif d'éveil musical SOS Music répondra présent pour une deuxième expérience à Marrakech avec Dar Al Atfal où 100, voire 200 enfants se verront bénéficier de ces ateliers par jour. Pour cette édition, la Fondation des festivals de Marrakech met en avant le collectif DC7 («Dir Chi 7aja», signifiant «Fait Quelque Chose») qui sera également présent. Réunissant plusieurs artistes et acteurs culturels de tous horizons, DC7‘The UrbanLab propose de rendre hommage à notre culture tout en sensibilisant une génération plus jeune à prendre la relève. Ainsi, la tradition musicale se transmet de génération en génération, à travers le contact de la jeunesse pour que le folklore marocain dans toute sa diversité ne prenne pas une ride. Le Festival national des arts populaires est là pour ne pas oublier la richesse du patrimoine et l'importance de la transmission. Une façon de faire de ces arts de nos ancêtres des arts tellement populaires qu'il serait impossible de s'empêcher de les fredonner…

Créé l’année dernière, le «Village du festival » a offert aux festivaliers concerts, ateliers, expositions et conférences dans ses grands espaces en accès libre. Prenant quartier dans les Jardins de Ghabat Chabab, il a rassemblé l’année dernière petits et grands autour de plusieurs activités destinées à développer et satisfaire la curiosité de tout le monde. La volonté de l’édition précédente était de pouvoir créer un village fortement animé, de jour comme en soirée, au cœur d’un espace vert de la ville de Marrakech. Ayant atteint cet objectif et drainé un nombre impressionnant de festivaliers en 2011, cette année l’objectif est de pousser le développement de ce concept. Bien plus qu’un espace d’exposition, de culture et de musique, le village pour cette édition offrira une expérience encore plus ludique et divertissante.

En plus des ateliers d’éveil musical, les activités de création et la sensibilisation aux traditions et au patrimoine artistique marocain, la proximité avec le public est le mot d’ordre et l’interactivité est poussée encore plus loin à travers les différents environnements du village.

Que ce soit pour jouer, apprendre, essayer, toucher, gouter ou juste regarder, l’expérience créée est unique en son genre. Similaire à un voyage des cinq sens, le village de 2012 allie tradition et modernité.

-* Les troupes qui se produiront au palais Badii sont :

-* Abidat R’ma

-* Ahidous Ain Orma

-* Ahouach Imintanout

-* Ahouach Ouarzazate

-* Ahouach Tissint

-* Aissawa Assala

-* Dekka

-* Gnaoua

-* Guedra

-* Haiti

-* Houara

-* Menghouchi

-* Ouled Sidi Hmed Ou Moussa

-* Rokba

-* Taskiouine

-* Tazouite

Jihane Bougrine, Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/47e-edition-du-Festival-national-des-arts-populaires_Le-folklore-en-heritage/167846.html)