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Actualités à Fès-Médina

La Tariqa tijania, un rempart contre l'extrémisme religieux

Dimanche 18 mai 2014

La Tariqa tijania, un rempart contre l'extrémisme religieux

Venant d'Afrique, du monde arabe, d'Asie, d'Europe et même de l'Amérique latine, les 1.000 adeptes de la Tariqa tijania se sont donné rendez-vous du 14 au 16 mai 2014 à l'occasion de leur 3e forum international. Maitres soufis, savants, chercheurs ou simples disciples sont venus de 47 pays de par le monde pour honorer la mémoire du vénéré Cheikh Sidi Ahmed Tijani, fondateur de cette confrérie au XVIIIe siècle. Ils sont venus se recueillir, réciter des versets du Coran, déclamer des panégyriques du Prophète Sidna Mohammed et participer à des conférences notamment sur l'avenir de la confrérie. «Les adeptes sont venus des quatre continents de l'Afrique, de l'Asie, de l'Europe et de l'Amérique pour se retrouver à Fès afin de rendre hommage au cheikh Sidi Ahmed Tijani.C'est aussi une occasion pour renforcer leur appartenance à la Tariqa tijania et réfléchir, de manière collective, à l'avenir de la confrérie et à la promotion d'un islam tolérant», a indiqué à la presse, Mohammed Al Kabir Tijani, cheikh de la confrérie. Pour sa part, Mohamed Youness Abdelhamid, d'Indonésie, nous a déclaré : «Je suis au Maroc par ce que c'est le pays où repose notre Cheikh Sidi Ahmed Tijani et de ce pays il a appris et fondé sa Tariqa que nous suivons aujourd'hui. D'où la place qu'occupe ce pays dans nos cœurs et dans le cœur de tous les soufis tijanis du monde». Malek Haj Barou du Sénégal indique de son côté que l'extrémisme donne aujourd'hui une image erronée de l'Islam qu'on associe arbitrairement à la violence. Et d'ajouter que la zaouïa (confrérie) peut jouer un rôle très important pour dissiper cet amalgame et corriger l'image de cette religion basée sur la tolérance et l'ouverture et la paix comme le recommandait Cheikh Ahmed Tijani à ses disciples. À Fès, cette confrérie qui revendique quelque 300 millions d'adeptes à travers le monde, en particulier en Afrique de l'Ouest, entend aujourd'hui renforcer son rôle de rempart contre l'obscurantisme et aspire à faire face à la montée de l'extrémisme religieux et du terrorisme. La confrérie veut en effet inaugurer une nouvelle étape, en coordonnant les actions de ses zaouïas à travers le monde en étroite coordination avec la Machiakha de la Tariqua basée à Fès, cette ville séculaire, où tous les Tijanes rêvent de prier au moins une fois dans leur vie.En effet, la prolifération des violences confessionnelles alimentées par des courants radicaux qui cherchent à répandre leurs thèses destructrices auprès des populations, en profitant du manque d'éducation et d'encadrement religieux, rend nécessaire «la dynamisation du rôle du soufisme dans la dissémination de la sécurité spirituelle et la diffusion des valeurs d'amour et de concorde, loin du fanatisme et de la haine», comme le souligne S.M. le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, dans son message adressé, mercredi, aux participants aux troisièmes assises des adeptes de la Tarika tijania à Fès (14-16 mai courant).

Ce conclave permettra, entre autres, de discuter de la façon dont la Tariqa tijania, une des confréries soufies les plus influentes, pourra accomplir cette mission éducative et spirituelle, importante autant pour la préservation de la stabilité des sociétés que pour le bien-être et la quiétude des individus. À cet égard, S.M. le Roi insiste sur le fait qu'«il n'y a d'autre choix que de procéder à une mobilisation collective de tous ceux qui appellent à un Islam médian dans sa démarche sunnite en terre d'Islam», afin de «barrer la route aux chantres du radicalisme, du terrorisme, de la dissension, du démembrement et des doctrines mystificatrices», «relever le défi de l'extrémisme aveugle et contrecarrer les démons du séparatisme et de la division».

Le soufisme, pour un islam tolérant et opposé à l'extrémismeLe soufisme a de tout temps joué un rôle de premier ordre dans la promotion d'un «islam modéré». Dans le message adressé aux disciples de la Tariqa tijania à l'ouverture de leur troisième forum international, S.M. le Roi Mohammed VI, en sa qualité de «commandeur des croyants», a mis l'accent sur le rôle majeur que la Tariqa tijania a joué dans toute la région subsaharienne et le Sahel en promouvant un islam authentique. Le Souverain a loué le «rôle du soufisme dans la dissémination de la sécurité spirituelle et la diffusion des valeurs d'amour et de concorde». «Il s'agit de barrer la route aux chantres du radicalisme, du terrorisme, de la dissension, du démembrement et des doctrines mystificatrices». Pour le chercheur et spécialiste du soufisme Mountassir Hamada, cette lettre royale traduit la place qu'occupe le soufisme au Maroc et le rôle que peut jouer le Maroc, pays réputé pour son islam tolérant et ouvert, dans la préservation de la paix notamment dans les pays africains qui connaissent une montée importante de l'extrémisme et du terrorisme. «Depuis 2006, le Maroc a procédé à une mise à niveau globale de son champ politique. Quoiqu'on en pense, cette mise à niveau reste unique et sert de modèle à plusieurs pays africains et arabes. Les actions menées contribuent à lutter contre l'extrémisme et les mouvements terroristes qui sévissent dans la région sahélo-subsaharienne et à promouvoir un islam tolérant. D'ailleurs, la dimension religieuse a été très présente lors de la dernière tournée africaine de Sa Majesté qui l'a conduit au Mali, en Côte d'Ivoire, en Guinée et au Gabon. Une tournée marquée par la signature de nombreux accords dans plusieurs domaines et surtout par l'accueil très chaleureux qui a été réservé à Sa Majesté. Ce qui démontre les liens religieux et spirituels unissant les peuples des pays visités à la commanderie des croyants qu'incarne le Roi Mohammed VI», explique-t-il. Mountassir Hamada précise que la confrérie Tijania renforce ces liens spirituels d'autant qu'elle compte un nombre très important de ses adeptes dans l'Afrique de l'Ouest, dont des chefs religieux très influents. «J'ai un président en tant que citoyen et un roi en tant que croyant», cette phrase prononcée par un jeune tijane en dit long sur la nature et la force de ces liens.Sollicitude séculaire Cheick Sidi Ahmed Tijani, le fondateur de la Tariqa tijania, fait partie de ces grands hommes dont la quête du savoir religieux et de la connaissance soufie l'a conduite dans de nombreuses contrées, avant de s'installer à Fès en 1798. Une fois sur place, le Sultan Moulay Slimane lui réserva un accueil chaleureux digne de sa personne et l'entoura de sa bienveillance et de son estime, fidèle en cela à la tradition marocaine et au devoir de respect à un savant, en vue de lui permettre de s'acquitter de la mission noble de promotion de l'éducation spirituelle et des valeurs de l'Islam. Cet inlassable combattant de la foi, comme le décrivent affectueusement ses disciples, va rendre l'âme à Fès quelques années plus tard (en 1815), faisant de la capitale spirituelle du Royaume un haut lieu de pèlerinage pour les adeptes de la Tariqa, au moment où le trésor d'enseignements profonds, de vertus sublimes et de sagesse spirituelle qu'il a légué continue d'inspirer des millions de personnes à travers le monde. C'est en reconnaissance à cet héritage soufi que la cité spirituelle de Fès, gardienne de son mausolée, abrite le troisième forum international des adeptes de la Tarika tijania pour réfléchir aux moyens de renforcer les liens de solidarité, de fraternité, d'entente et d'entraide entre les musulmans, consolider l'esprit de tolérance et de paix dans le monde et tracer les voies à même de garantir à la Tariqa tijania la grandeur et la renommée.

Source :

Rachida Bami, Le Matin (http://www.lematin.ma/journal/2014/forum-international-a-fes-_la-tariqa-tijania-un-rempart-contre-l-extremisme-religieux/202465.html)

Le Matin
Le Matin (anciennement nommé Le Matin du Sahara et du Maghreb) est un quotidien marocain publié en français, présentant des actualités nationales et internationales ainsi que des informations pratiques. C'est le journal officieux du palais royal marocain.

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